Passez au contenu principal Passez au menu de la section

Un groupe international d’experts se réunit pour formuler des recommandations afin d’améliorer le soutien aux victimes

Le Sommet porte sur les survivantes et survivants d’abus pédosexuels avec prise d’images et diffusion sur Internet


Pour diffusion immédiate

Ottawa (Ontario) – Le Centre canadien de protection de l’enfance (CCPE) tient aujourd’hui en sol canadien un sommet international d’experts en matière d’abus pédosexuels en vue d’élaborer des recommandations générales pour aider le nombre grandissant de victimes d’abus avec prise d’images et diffusion sur Internet.

À titre d’administrateur de Cyberaide.ca (la centrale canadienne de signalement des cas d’exploitation sexuelle d’enfants sur Internet) depuis 14 ans, le CCPE a pu constater la croissance exponentielle de la diffusion d’images d’abus pédosexuels sur Internet. Cette utilisation détournée du numérique accélère la propagation de la pornographie juvénile et banalise la sexualisation des enfants, en plus de faciliter une participation active des abuseurs à ce comportement illégal.

Dans un souci constant de trouver des solutions à la diffusion grandissante des images d’abus pédosexuels, le CCPE s’intéresse depuis quelque temps aux problèmes vécus par les victimes de la pornographie juvénile. En janvier 2016, le CCPE a entrepris de mener une enquête en ligne auprès des victimes (aujourd’hui adultes) d’abus pédosexuels avec prise d’images pour en savoir davantage sur leur expérience et leurs besoins.

« Les images d’abus pédosexuels sont une arme utilisée pour faire taire et humilier les victimes de ce crime épouvantable. Cette enquête a donné aux survivantes et aux survivants une voix dont ils avaient grand besoin, et les résultats préliminaires témoignent avec éloquence d’un problème très grave et mal compris dans notre société, déclare Lianna McDonald, directrice générale du Centre canadien de protection de l’enfance. On n’insistera jamais assez sur le fait que la prise d’images d’abus pédosexuels et leur diffusion en ligne ont des conséquences dévastatrices sur la vie des victimes. Cette situation nécessite une action immédiate de la part de tous les pays. »

« L’abus est déjà assez humiliant; c’est encore pire quand des images sont prises. C’est très bouleversant de savoir que l’enfer que j’ai vécu procure du plaisir à certaines personnes », confie une survivante.

Ces survivantes et survivants forment la première génération de victimes dont les images des abus peuvent avoir été publiées ou diffusées sur Internet, et les informations obtenues fournissent de précieuses indications sur les problèmes auxquels ces personnes sont confrontées. Les témoignages de ces survivantes et ces survivants seront très utiles pour identifier les lacunes des différents systèmes impliqués dans la prise en charge et le soutien des victimes de ce crime.

« Ma participation à cette enquête me permet de donner voix non seulement à l’enfant que j’ai été, mais aussi à tous les survivants. Il s’agit ici d’une nouvelle forme d’abus que seulement nous, les survivants, sommes vraiment capables de comprendre en ce moment. Cette enquête m’a permis d’exprimer mes pensées et mes besoins sans crainte pour que d’autres personnes sachent comment nous aider. Cette enquête me donne de l’espoir et du réconfort à l’idée qu’il sera peut-être un peu plus facile pour moi comme pour d’autres de tourner la page », ajoute une autre survivante.

Le CCPE a constitué ce groupe de travail international pour l’aider à formuler des recommandations clés sur le soutien à apporter à cette population unique. L’expertise spécialisée des membres du groupe facilitera l’atteinte de cet objectif.

Pour les besoins du Sommet (5-6 octobre 2016), une analyse préliminaire a été réalisée à partir de 115 questionnaires. Dans la foulée du Sommet, le CCPE produira un rapport (avec la contribution des participants du Sommet) destiné aux intervenants du milieu concernant les bonnes pratiques et les façons de répondre aux besoins particuliers de cette population. Pour plus de détails sur l’enquête, rendez-vous au protegeonsnosenfants.ca/enquete_survivants. Les survivantes et les survivants sont invités à visiter le site pour participer à l’enquête et se renseigner sur l’avancement du dossier.