Alertes Cyberaide.ca : Les filtres rajeunissants trompent les victimes
Les filtres faciaux – désormais offerts sur la plupart des plateformes de médias sociaux – sont de plus en plus réalistes et difficiles à déceler. Cyberaide.caMD – la centrale canadienne de signalement des cas d’exploitation et d’abus sexuels d’enfants sur Internet – prévient les parents que les pédocriminels utilisent parfois ces filtres pour avoir l’air plus jeunes qu’ils ne le sont en réalité et pour commettre plus facilement des actes de cyberviolence sexuelle envers des enfants.
L’une des tactiques utilisées pour manipuler les jeunes consiste à se faire passer pour une personne du même âge, tout en prétendant habiter la même région ou avoir des amis communs. Cela permet aux pédocriminels d’inspirer confiance ou de projeter une apparence d’authenticité. Certains envoient des photos ou des vidéos réalistes d’eux-mêmes en y appliquant un filtre rajeunissant ou utiliseront des filtres lissants dans leurs conversations vidéo pour confondre les sceptiques.
Le leurre informatique, la sextorsion et l’envoi non sollicité d’images ou de messages à caractère sexuel sont en nette augmentation. Dans la dernière année seulement1, Cyberaide.ca a enregistré une augmentation de 36 % des signalements de cyberviolence sexuelle envers les enfants. À eux seuls, les signalements de leurre informatique ont connu une augmentation spectaculaire de 815 % en cinq ans, rapporte Cyberaide.ca.
Conseils aux parents
Tant que les médias sociaux ne seront pas réglementés, les parents constituent l’une des premières et des dernières lignes de défense contre la cyberviolence sexuelle. Voici des points extrêmement importants à discuter avec vos préados et ados :
- Expliquez-leur qu’il faut toujours douter des gens qu’on rencontre sur Internet si on ne les connaît pas dans la vraie vie – même s’ils ont l’air crédibles – et ne jamais envoyer de photos à quelqu’un qu’on n’a jamais rencontré en personne.
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Apprenez-leur les signaux d’alarme à surveiller pour déceler les situations dangereuses.
- Ce qui semble trop beau pour être vrai l’est souvent. Par exemple, rencontrer une personne séduisante qui sexualise rapidement la conversation et qui propose d’échanger des images intimes.
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Expliquez-leur comment sortir d’une conversation ou d’une relation en ligne lorsqu’ils se sentent mal à l’aise.
- Utiliser des messages directs (p. ex. dire « Je ne veux pas » et supprimer la personne de sa liste de contacts ou la bloquer) ou encore des messages indirects ou des excuses (p. ex. « ma mère peut inspecter mon ordinateur à tout moment et me chicaner »).
- Insistez sur l’importance de chercher de l’aide – auprès de vous ou d’un autre adulte de confiance, ou encore par l’entremise des sites AidezMoiSVP.ca ou Cyberaide.ca. Dites-leur que si une telle chose leur arrive à eux ou à d’autres jeunes de leur entourage (ou leur est déjà arrivée), vous voulez le savoir et vous voulez aider. Une situation de ce genre, c’est trop gros à gérer par soi-même. Heureusement, il y a de l’aide, et il n’est jamais trop tard pour en demander.
- Présentez un cas vécu de cyberviolence sexuelle et identifiez ensemble les signaux d’alarme et les tactiques utilisées ainsi que les précautions à prendre. Vous trouverez plus d’information ainsi qu’un exemple de cas vécu dans notre fiche Comment parler de leurre informatique avec des ados?
Si votre ado est victime de cyberviolence sexuelle :
Si vous craignez que votre enfant soit en danger immédiat, appelez le 911. Signalez la situation à Cyberaide.ca via le formulaire de signalement en ligne ou à votre service de police.
- 1 Janvier-décembre 2021 vs janvier-décembre 2022 ↩